La paiche (Pérou), pirarucu (Brésil) ou arapaima (Arapaima gigas) est une espèce de poisson de la famille des Osteoglossidés, vivant en Amazonie. Il a également été introduit pour la pêche en Thaïlande et en Malaisie. La pêche de cette espèce en Thaïlande peut se faire dans plusieurs lacs, où l'on voit souvent des spécimens de plus de 150 kg.
L'Arapaima gigas est le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud. Avec une taille maximale pouvant atteindre 3 m pour un poids de 250 à 300 kg, il fait également partie des plus gros poissons d'eau douce du monde. Il est notamment connu pour être l'un des rares animaux à opposer une parfaite résistance aux morsures des piranhas grâce à un véritable gilet pare-dents. (image d'écaille)
C'est un physostome : sa vessie natatoire communique avec l'œsophage, ce qui le rapproche des cyprinidés et des salmonidés. Sa bouche, énorme, est garnie de petites dents pointues et s'ouvre très largement en créant un tourbillon à la surface de l'eau quand l'arapaima monte « gober » une proie. L'arapaima a une langue « osseuse » équipée d'un ensemble de dents que certains peuples indigènes utilisent pour poncer. Il possède plusieurs rangées de dents en haut et en bas de sa mâchoire. Son dos très large est effilé vers la queue et porte une nageoire dorsale rejetée très en arrière. Le régime alimentaire de l'arapaima se compose de poissons, de crustacés et d'autres petits animaux. Ce poisson a une respiration aérienne obligatoire, il vient respirer en surface en utilisant sa vessie natatoire riche en vaisseaux sanguins, un avantage pour capter l'oxygène souvent rare dans les rivières d'Amazonie. Ce poisson est donc en mesure de survivre dans les eaux pauvres en oxygène L'Arapaima peut rester sous l'eau durant vingt minutes sans prendre de respiration à la surface.
Il fait l'objet d'une pêche intensive car sa chair (légèrement sucrée et aux arêtes peu nombreuses) est recherchée. Il est servi même en période de fermeture dans tous les restaurants du bassin amazonien. L'élevage permettra peut-être d'enrayer la disparition de l'espèce : sa croissance est rapide (10 kg/an) et peu coûteuse (4 €/kg). Sur le plan halieutique : comme la carpe et le saumon, l'arapaima se défend très bien lorsqu’il est pêché à la canne mais il survit mal à une remise à l’eau.
D'autre part, les écailles de l'arapaima suscitent l'intérêt de nombreux chercheurs en raison de leur résistance très intéressante. On envisage actuellement d'élaborer des matériaux biomimétiques inspirés des écailles de l'arapaima (pour faire des protections par exemple), qui font de l'arapaima l'une des seules espèces animales à ne pas redouter une attaque de piranhas. Abondamment pêché au XIXe siècle, il est désormais menacé d'extinction et inscrit sur la liste des espèces menacées.
En dépit des mesures de préservation, de nombreux scientifiques estiment que pour sauver l'espèce, il est nécessaire d'instaurer une activité d'élevage à même d'approvisionner les marchés.